Georges Perec
1926 – 1982
Romancier, poète, essayiste, dramaturge, traducteur,
cinéaste, chroniqueur de mots croisés
«Je me considère vraiment comme un produit de l'OuLiPo, c'est-à-dire que mon existence d'écrivain dépend à quatre-vingt-dix-sept pour cent du fait que j'ai connu l'OuLiPo à une époque tout à fait charnière de ma formation, de mon travail d'écriture. »
(Georges Perec, 1983)
Merci Isabelle !
• Orphelin très tôt (parents juifs polonais morts à la guerre)
: la disparition des parents jouera un rôle clé dans les contraintes perecquiennes.
• Études de lettres à Paris, entre à l’Oulipo en 1967.
• Commence à écrire vers 1965
Ouvrages (sélection)
- Les Choses, 1965, Prix Renaudot
- Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, 1966
Un groupe d’ami cherche le moyen d’éviter à un jeune militaire la mobilisation pour la guerre d’Algérie. Le roman est basé sur des jeux de répétitions d’incertitude (en particulier du nom du jeune militaire). Le ton est léger, drôle et le narrateur interpelle régulièrement le lecteur et l’invite à apprécier le côté ludique du récit.
Le prière d’insérer, la deuxième page, la dédicace, l’index non terminé (il s’arrête à la lettre P) et le titre même dénotent du jeu de langage auquel se livre l’auteur.
Après Les Choses, qui avait reçu une critique très positive, ce petit récit surprend le public et connaît un succès très moyen.
- Un homme qui dort, 1967 (roman en « tu »)
=> Devient membre de l'OuLiPo
- La Disparition, 1969 (sans « e »)
Après la disparition du personnage principal, Anton Voyl, ses amis se mettent à sa recherche. S’en suit une série de disparitions : dès qu’ils tiennent une piste, l’informateur est tué. Petit à petit, l’enquête se transforme en énigme : quelle est la « Damnation » qui élimine presque tous les personnages du roman ?
Série de citations (métagraphes) en rouge à la fin du roman, sur le thème des voyelles, des lettres, ou des mots. On peut noter que le péritexte participe au jeu de la contrainte : sur la couverture, tout ce qui est écrit sans la lettre e est en noir, mais que le reste (dont la table des matière et le nom de l’auteur) est en rouge !
Écrire sans la voyelle la plus courante du français implique des jeux de mots, des néologismes, des substitutions, etc. Ce lipogramme est un des « tours de force » de Perec, un défi brillamment relevé.
- Les Revenentes, 1972 (la seule voyelle est « e »)
- W ou le Souvenir d’enfance, 1975
Il écrivit également des nouvelles, des poèmes et des pièces de théâtre. Il fut aussi scénariste (Série Noire, 1978), publia ses rêves (1973), ainsi que des essais (Espèces d'espaces, 1974, sur l’espace et le vide). Il est enfin l’auteur de nombreux mots croisés et jeux de logique pour des hebdomadaires (Le Point et Télérama).
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