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L'ESSOR DE L'ÉDITION JEUNESSE

DEPUIS LES ANNÉES 1970

 

Avec l'arrivée de nouvelles valeurs sur la famille et des travaux des psychologues comme Bettelheim qui changent le regard porté sur l'enfant et l'adolescent, la littérature de jeunesse des années 1970, en France comme au Canada français, se remet en question, se réinvente. De nouveaux thèmes, plus graves, plus prêts des jeunes, sont abordés ; les ouvrages se veulent moins moralisateurs, les héros ne sont plus toujours des enfants modèles mais à l'image des enfants réels, les illustrations ne sont plus une simple répétition du texte mais gagnent en autonomie.  

Didactisme => Ludisme

Enfant modèle => Enfant réel

 

Les années 70 au Québec

1972 : Parution des deux premiers livres sur la littérature jeunesse

  • Lemieux, Louise. Pleins Feux sur la littérature de jeunesse au Canada français ( Montréal, Leméac). bibliographie générale des livres pour la jeunesse publiés jusqu’en 1970 – très utile pour les chercheurs)
  • Claude Potvin, La Littérature de jeunesse au Canada français (Moncton, Éditions CRP)

1975 -1976 : Fondation des éditions Le Tamanoir (qui deviendront La Courte Échelle) et des premiers

albums de Ginette Anfousse 

Comme en témoigne la série Jiji et Pichou (le « bébé-tamanoir-mangeur-de-fourmis-pour vrai »), on passe d’un discours sur l’enfance à un discours à l’enfance  (pour reprendre l’expression de D. Demers)

1978 : Naissance de deux revues entièrement consacrées à la littérature de jeunesse :

  • Lurelu (quasi exclusivement sur les livres québécois)
  • Des livres et des jeunes (livres français et québécois – parution arrêtée en 1995).
 

À la même époque Raymond Plante crée une collection de romans destinée aux pré-adolescents (alors que tout le monde s’accorde pour dire que les ados ne lisent plus). Il publiera, en 1986, Le Dernier des raisins (prix du conseil des Arts 2006) : une véritable révolution dans la formule du roman adolescent.

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Les années 70 en France

1973 : Création d'un département jeunesse chez Grasset.

1975 : Première Semaine nationale de la lecture pour les jeunes.

1977:

  • Création d'un nouveau secteur de livres jeunesse chez Flammarion : Le Chat perché.
  • Parution de J'aime lire chez Bayard.
  • Création par Pierre Marchand de la collection Folio Junior chez Gallimard.

Des auteurs comme Marguerite Yourcenar, JMG Le Clezio, Michel Tournier (Vendredi ou la vie Sauvage) écrivent pour les enfants.

Les contes pour enfants sont modernisés (Voir Les Contes de la rue Brocca de Gripari).

Les albums de Claude Ponti (L'arbre sans fin) ou de Maurice Sendach (Max et les Maximonstres) confèrent aux illustrations le statut d'oeuvres d'art.

  Bientôt, la littérature de jeunesse connaît une véritable explosion. Les nouvelles maisons d’édition jeunesse se multiplient ; les autres ajoutent à leurs catalogues des collections jeunesse.

   

 Quelques chiffres

  • En 1970, les éditeurs québécois ont publié un total de deux livres pour les jeunes.
  • Au début des années 2000, au Québec, un livre sur trois est destiné aux jeunes. Le magazine Lurelu dit avoir répertorié 375 titres jeunesse en 2000.
  • En 2012-2013, selon Communication-Jeunesse, il y aurait eu 727 nouveaux titres en littérature québécoise.
  • Au début des années 2000, en France, presque 3000 nouveaux titres sortent chaque année.
  • Bertrant Ferrier (Les livres pour la jeunesse, 2011) rapporte qu'en 2010, « 8833 livres publiés sur 63052, soit 14 %, étaient destinés aux enfants ».

 

  • Au Québec, au début des années 2000, 10 % des livres jeunesse sont des traductions.
  • En France, les traductions (de l’anglais surtout) représentent alors plus de 50 % de la production jeunesse.

(Sources : D. Demers, Du Petit Poucet au Dernier des raisins, Lurelu 2005 et Blog d'Andrée Poulin - 21 mai 2012 )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Légitimation

de la littérature jeunesse

au sein du champ littéraire

 

La littérature de jeunesse a longtemps souffert (et souffre parfois encore) d’un statut inférieur par rapport à la « Grande littérature ». Souvent considérée comme de la « paralittérature », elle n’a vraiment acquis ses lettres de noblesse que vers la fin des années 1990. Encore récemment, seuls les écrivains jeunesse publiant aussi pour adultes figuraient dans les dictionnaires d’auteurs.

Heureusement, le développement de la distribution et de la production du livre jeunesse a favorisé l’élaboration d’un appareil critique (prix, comptes-rendus critiques, recherches, articles savants, thèses) qui a grandement contribué à la légitimation du genre au sein du champ littéraire et par là même dans l’enseignement – enseignement post-secondaire inclus. On assiste ainsi depuis une dizaine d’années à la naissance de programmes de maîtrise et de doctorat avec spécialisation en littérature jeunesse.

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A lire aussi

 

La naissance de la littérature de jeunesse, entre morceaux choisis et adaptations (Ricochet)

 

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