Les Lais de Marie de France
Comme elle le rappelle sans cesse au début ou à la fin de chaque lai, Marie dit avoir écrit et « assemblé » ses textes à partir de « lais bretons » :
• bretons : c’est-à-dire de la Grande-Bretagne ou de la « Petite Bretagne » (à l’ouest de la France actuelle), en d’autres mots « celtiques » ; plusieurs de ses personnages portent d’ailleurs des noms bretons (Yonec, Guildeluec, Maldumarec, Mériadeuc…)
• lais : à l’origine, il s’agissait de récits traditionnels que des chanteurs bretons (celtiques), avaient mis en vers et récitaient en s'accompagnant d'une petite harpe/guitare appelée rote ou vielle. Il s’agissait donc de compositions musicales.
On assiste au cours du deuxième tiers du XIIe siècle à la traduction et à la mise par écrit de ces compositions musicales et donc à la naissance d’un petit genre narratif bref, en vers.
Ce genre n’a pas duré longtemps : jusqu’au début du XIIIe siècle. Quelques lais sont restés dans les mémoires, tels le lai d'Yonec, qui n'est autre que le conte de l'Oiseau bleu repris par Madame d’Aulnoy.
Ce sont donc des histoires qui prennent leurs racines dans le folklore. Quand elle fait allusion à ses propres textes, Marie de France alterne d'ailleurs entre l’utilisation de lai et celle de conte, comme en témoigne la toute fin du lia de Guigemar :
« De ce conte que vous avez entendu fut composé le lai de Guigemar, que l’on joue sur la harpe ou sur la vielle. [cf définition du lai]. La mélodie en est très agréable à entendre ».
Marie de France (narratrice) indique souvent qu’elle a entendu raconter l’histoire, ou que l’histoire est vraie et cite un garant comme le veut la tradition. Le lai de Lanval a d'ailleurs pour fond les récits arthuriens (la légende du roi Arthur et les chevaliers de la Table ronde).
|