CONTES POPULAIRES, MYTHES ET LÉGENDES
Qu’entend-on par « conte populaire » ?
Pour les folkloristes, on entend par « conte populaire »,
un certain type de récit en prose d’événements fictifs transmis oralement
> récit :
Séquences d’événements organisés autour d’une intrigue : le loup va-t-il manger les trois
petits cochons ? La belle va-t-elle se sortir de sa condition ?
> en prose :
Certains, comme la version de Peau d’Âne de Perrault, ont toutefois été mis en vers.
> événements fictifs :
Ce qui distingue d'emblée le conte des autres formes de récits, c'est sa « fictivité avouée »
(l'expression est de Michèle Simonsen).
> transmis oralement :
Ainsi, les contes de Perrault, auxquels on réduit souvent le répertoire français, s’appuient
(à deux exceptions près - Griselidis et Riquet à la Houppe) sur la tradition orale ;
ce sont en fait des adaptations littéraires, largement remaniées (tout comme les contes
des frères Grimm et d'Andersen).
« Le conte n'a pas de propriétaire, ou plutôt aucun n'a le droit d'en fixer la propriété :
il se prête à tout, plagiat, copie, réemploi, recyclage, hybridation, dédoublement,
condensation. [...] Chaque conte est jugé par rapport à ses frères et selon sa place
au sein de sa famille. »
Jean-Paul Sermain, « La face cachée du conte : le recueil et l'encadrement », Féeries, no 1, 2003, p. 14.
Contes vs mythes
> points communs :
qui traduit un matériel inconscient.
> différences :
est unique et n’aurait pu arriver à personne d’autre, surtout pas à de simples mortels (alors que
dans les contes de fées, les événements sont toujours présentés comme tout à fait ordinaires) ;
- pas de dieux dans le conte.
N. B. Certains considèrent le conte comme issu des récits mythiques. Il aurait emprunté à ces
genres leur thématique et leur façon de représenter le monde, mais en les désacralisant.
Contes vs légendes
La légende est le récit d’événements considérés par le locuteur et les auditeurs comme véridiques
(même s’il est question de fées, de lutins,…) : elle met en scène des personnages censés avoir
existé, en des lieux dont le nom attesterait de l’ancienneté et de la vérité des faits racontés.
La légende est donc support de croyance et de réalité pseudo-historiques.
=> Souvent, on y rencontre des personnages ou des événements locaux (saints et miracles…).
Différents types de contes (voir aussi notre section Typologie)
On distingue :
Contes merveilleux : contes qu'on appelle familièrement « contes de fées », même s’il n’y a pas
de fée ; ils comportent des personnages surnaturels (fée, sorcière, ogre...) et/ou des objets
magiques (arbres qui parlent, bottes magiques…).
Contes d’animaux : contes qui ne mettent en scène comme protagonistes ou protagonistes
principaux QUE des animaux. Ex. : Les Trois Petits Cochons et, plus moderne, La Petite Poule rousse.
Contes étiologiques : contes qui apportent une explication pour des phénomènes liés à
la nature et en expliquent les origines (sans aucune garantie de véracité) ; souvent amusants,
ces contes sont surtout destinés aux enfants. (=> Lire quelques contes étiologiques)
Contes facétieux ou « contes à rire » (facétie = plaisanterie, farce) : contes qui se moquent des riches,
des puissants, des faibles, des sots, des étrangers, des valeurs officielles.
Contes « réalistes » : contes qui abondent en coups de théâtre, coïncidences, déguisements,
dénouements heureux.
Contes religieux : ces contes se distinguent des légendes par le fait qu’ils se donnent pour fictions.
Contes de randonnée (ou d’énumération) : (voir typologie)
N. B. Les contes sont aussi souvent connus sous un titre général donné par les folkloristes
(voir typologie établie par les folkloristes) et qui inclut plusieurs variantes. Ainsi, Les Enfants égarés dans
la forêt, connu depuis Perrault sous le titre Le Petit Poucet, inclut aussi des contes comme
Hansel et Gretel des frères Grimm.
« Lorsque l'histoire manque, on lui substitue les fables » (Montesquieu, Lettres persanes)


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