LE MOUTON
(Madame d'Aulnoy)
Mise en contexte
Le conte du Mouton
fut publié dans le troisième volume des Contes des fées. Il traite de façon originale plusieurs motifs traditionnels dont :
- la préférence d'un père pour la cadette de ses trois filles (le début du conte n'est d'ailleurs pas sans rappeler le début du Roi Lear de Shakespeare, ou même La Belle et la Bête) ;
- le prince métamorphosé en animal.
Réflexions
1. Le choix des noms des personnages de Madame d’Aulnoy est habituellement motivé. Expliquez la pertinence des noms suivants :
- Merveilleuse
- Ragotte
- Tintin
- Grabugeon
- Patypata
2. Outre les deux motifs mentionnés ci-dessus, relevez tous les motifs de contes traditionnels que l'on rencontre dans ce conte.
3. Le conte se termine ainsi :
C'est son mérite qui le perd.
Il devait éprouver un destin plus propice.
Ragotte et ses présents ne purent rien sur lui ;
Il haïssait sans feinte, aimait sans artifice,
Et ne ressemblait pas aux hommes d'aujourd'hui.
Qu'est-ce que ces lignes sous-entendent sur le monde que Merveilleuse finira par choisir ?
4. Donnez quelques exemples de l'humour de madame d'Aulnoy (voir notamment la description de la cour du roi Mouton).
5. Commentez ce témoignage sur la classification des contes de Madame d’Aulnoy comme contes pour enfants :
« Dès le XVIIIe siècle, la littérature de colportage s'empare des contes de la baronne d'Aulnoy. Puis au XIXe, en compagnie de tous les autres auteurs de contes, elle est classée ‘écrivain pour enfants’. Ah oui ? Ces contes très longs, écrits dans un contexte littéraire et politique bien précis, destinés à des adultes lettrés, peuvent-ils effectivement être lus par des enfants ? Dans leur version intégrale, nous répondrons non. Certes, les éditeurs pour la jeunesse éditent encore aujourd'hui quelques-uns des contes de Madame d'Aulnoy, Ou ils optent pour l'album d'art, comme ceux de Frédéric Clément qui ne correspondent guère au public qu'ils visent. Ou bien ils choisissent en général deux, trois contes, qu'ils associent avec La Belle et la Bête de Madame Leprince de Beaumont. Le tout en texte intégral et édition de poche, à la calligraphie serrée, aux illustrations peu nombreuses, Les parents et les enseignants achètent le livre, c'est certain. Mais les enfants le lisent-ils ? La Belle et la Bête, sans doute, Mais Madame d'Aulnoy ? Hormis quelques très bonnes lectrices, vont-ils au bout de La Chatte blanche ou de L'Oiseau bleu ? Et pourquoi les éditeurs font-ils l'impasse systématique sur La Grenouille bienfaisante, La Bonne Petite Souris ou même Le Nain jaune, les meilleurs contes de Madame d'Aulnoy et tout à fait lisibles dans leur intégralité ? »
Catherine Sevestre, Le Roman des contes, préf. De Bruno de la Salle, Étampes, Cédis éditions, 1987, p. 262-263.
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