Les Lais de Marie de France
Lai du Chèvrefeuille
Mise en contexte
• Écrits probablement vers 1160-1175 (donc à peu près en même temps que les premières branches du Roman de Renart, peut-être même avant), les lais de Marie de France forment un recueil de douze courts récits en octosyllabes, de dimensions variables (des 118 vers du Chèvrefeuille aux 1184 vers d'Eliaduc).
• Le sujet principal en est l'amour : le plus court, mais peut-être le plus beau de ces textes, le Lai du Chèvrefeuille, se rapporte ainsi à l'histoire (la légende) de Tristan et Iseut . On y trouve
> des amours contrariées ou adultérines (dans 9 lais sur 12), donc condamnées à rester cachées ;
> des obstacles à surmonter pour concrétiser cet amour (souvent une séparation) ;
> amour qui naît souvent par coup de foudre avec baisers et étreintes qui suivent rapidement ;
> un dénouement le plus souvent heureux
• Ces lais relèvent de la poésie courtoise
> « Courtois » est un adjectif qui revient souvent dans le portrait des personnages (= souligne des qualités de politesse et de comportement mondain, le raffinement des manières, l'échange de cadeaux, la bienséance dans les propos...)
> Le Chèvrefeuille (et Le Rossignol) sont aussi de bons exemples des règles de l'amour courtois :
- admiration réciproque de la beauté ou des qualités guerrières, mais aussi des qualités mondaines de l'autre
- la dame (souvent d'une classe supérieure) est une véritable divinité pour son amant qui la vénère et lui reste fidèle ; elle doit paraître inaccessible.
- l'amour est une science : il doit rester discret, se dévoiler de lui-même ;
- quand l'ami aura prouvé sa bravoure, sa fidélité, sa patience, sa discrétion, sa soumission, son amour sera récompensé.
Réflexions
1. Relevez tous les éléments de l'amour courtois que vous trouverez dans ce lai.
2. Que savez-vous de Tristan et Iseut ?
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