LA BELLE AUX CHEVEUX D'OR

(Madame d'Aulnoy)

Mise en contexte

Le conte de La Belle aux cheveux d'or fut publié dans le premier volume des Contes des fées (1697) avec L'Oiseau bleu.

Quelques motifs populaires à noter :

- l'absence du père

- l'amour entre un « rustre » et une princesse

- trois épreuves à accomplir

- trois animaux (auxiliaires magiques) qui viennent en aide au héros

- l'eau de jouvence

- le triomphe par l'accès au trône

On s'attardera notamment sur le motif de la bague dans la rivière : ce motif n'est pas sans rappeler le mythe de Polycrate qui jeta à la mer une bague incrustée d'une pierre précieuse pour se concilier les faveurs du destin, bague que l'on retrouva dans la bouche d'un poisson. Ce motif se retrouve aussi dans le conte Le Serpent blanc, des frères Grimm.

Réflexions

1. Le choix des noms des personnages de Madame d’Aulnoy est habituellement motivé. Expliquez la pertinence des noms suivants :

• Avenant
• Cabriole
• Galifront

2. Montrez comment certains des motifs des contes traditionnels sont ici renversés.

3. Examinez le caractère des personnages masculins du conte. Que pouvez-vous en déduire ?

4. Donnez quelques exemples de l'humour de madame d'Aulnoy.

5. Commentez ce témoignage sur la classification des contes de Madame d’Aulnoy comme contes pour enfants :

« Dès le XVIIIe siècle, la littérature de colportage s'empare des contes de la baronne d'Aulnoy. Puis au XIXe, en compagnie de tous les autres auteurs de contes, elle est classée ‘écrivain pour enfants’. Ah oui ? Ces contes très longs, écrits dans un contexte littéraire et politique bien précis, destinés à des adultes lettrés, peuvent-ils effectivement être lus par des enfants ? Dans leur version intégrale, nous répondrons non. Certes, les éditeurs pour la jeunesse éditent encore aujourd'hui quelques-uns des contes de Madame d'Aulnoy. Ou ils optent pour l'album d'art, comme ceux de Frédéric Clément qui ne correspondent guère au public qu'ils visent. Ou bien ils choisissent en général deux, trois contes, qu'ils associent avec La Belle et la Bête de Madame Leprince de Beaumont. Le tout en texte intégral et édition de poche, à la calligraphie serrée, aux illustrations peu nombreuses. Les parents et les enseignants achètent le livre, c'est certain. Mais les enfants le lisent-ils ? La Belle et la Bête, sans doute. Mais Madame d'Aulnoy ? Hormis quelques très bonnes lectrices, vont-ils au bout de La Chatte blanche ou de L'Oiseau bleu ? Et pourquoi les éditeurs font-ils l'impasse systématique sur La Grenouille bienfaisante, La Bonne Petite Souris ou même Le Nain jaune, les meilleurs contes de Madame d'Aulnoy et tout à fait lisibles dans leur intégralité ? »

Catherine Sevestre, Le Roman des contes, préf. De Bruno de la Salle, Étampes, Cédis éditions, 1987, p. 262-263.

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