Les Impatiences de Ping (2005)
Andrée Poulin
Les Impatiences de Ping fait suite à Ping-Pong contre Tête-de-Navet (2003).
Ping est une jeune Montréalaise de onze ans adoptée en Chine.
Dans le premier volume, intimidée par une camarade de classe qui se moque de ses yeux bridés et la traite de « Ching ching », elle se penche sur son identité et sur ses apparences : « J’ai l’air d’une Chinoise sans en être une. Je suis une Québécoise sans en avoir l’air », déclare-t-elle. Un questionnement qui la conduit notamment à essayer de se teindre les cheveux en blond – ce qui les fera virer à l’orange –, à coller du ruban adhésif puissant sur ses paupières pour tenter d’arrondir ses yeux en amande, et à demander à ce qu’on l’appelle dorénavant Alice : « Je ne suis pas Chinoise, répètera-t-elle. Je suis Québécoise ». C’est alors qu’elle rencontre Chang, quinze ans, fille d’immigrés chinois arrivée à Montréal à l’âge de deux ans, qui lui enseigne l’art du cerf-volant de combat et lui donne « le goût de connaître la Chine ».
Dans le second volet, Les Impatiences de Ping, Poulin reprend le sujet de la construction identitaire, mais dans le cadre d’une réflexion sur l’héritage culturel. Ping, âgée maintenant de douze ans, y raconte son été qu’elle partage entre d’un côté ses amies québécoises et l’entreprise de création de biscuits chinois dans laquelle elle les a entraînées, et, de l’autre côté, son amie Chang dont le grand-père, ou « yéyé », « un vrai Chinois de Chine », vient d’immigrer avec son bonsaï, un podocarpe de 250 ans qui, comme lui, ne supporte pas d’avoir été « transplanté ».
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