Glossaire

Terminologie littéraire

© S. Rosienski-Pellerin

 

 York

Auteur

Autoreprésentation

Dédicace

Diégèse (ou histoire)

Épigraphe

Focalisation externe

Focalisation interne

Incipit

Intertextualité

Intratextualité

Intrigue

Lecteur

  Lecteur fictif

  Lecteur réel

  Lecteur virtuel

Métafiction

Mise en abyme

Narrateur

   Narrateur autodiégétique

   Narrateur homodiégétique

   Narrateur hétérodiégétique

Narrataire

Péritexte

Récit

  Récit enchâssé

  Récit épistolaire

Vision « avec »

Vision « par-derrière »

AUX SEUILS DU TEXTE

La dédicace

petit texte placé avant l’ouverture du roman et par lequel l’auteur dédie son texte à quelqu'un.

L’épigraphe (f.) citation en exergue (placée avant le texte).
L'incipit correspond à la toute première phrase ou, selon certains critiques, au tout premier paragraphe d'un texte.
Le péritexte terme employé par le critique Gérard Genette pour désigner tous les éléments situés autour du texte, à l'intérieur d'un même volume (couverture, préface, notes...).


RÉCIT / HISTOIRE

Le récit ordre textuel dans lequel apparaissent les événements, la façon dont ils sont racontés.
L'histoire succession chronologique des événements du récit. On parle aussi de « l'intrigue » (f.), ou de « la diégèse ».


Récit enchâssé

récit dans un récit, récit qui est raconté dans un autre, appelé récit-cadre (ex. : le personnage d’un roman raconte/lit une histoire - cette histoire est enchâssée ; le récit fait par le narrateur est le récit-cadre.)

Les récits de Shéhérazade (Les Mille et une Nuits) sont enchâssés, chaque récit servant de récit-cadre à un récit enchâssé (qui sert à son tour de récit-cadre à un autre récit...)

Récit épistolaire récit dont l'action se développe dans une correspondance échangée par les personnages (ex. : Lettres persanes de Montesquieu).


DIFFÉRENTES INSTANCES IMPLIQUÉES DANS L'ÉCHANGE ÉCRITURE-LECTURE

L'auteur personne réelle, homme ou femme, qui vit ou a vécu à tel ou tel endroit, a épousé X ou Y, avait tels ou tels loisirs, eu X enfants, et a choisi l'écriture comme profession ou loisir.

Le narrateur/

La narratrice

celui/celle qui raconte l'histoire.
   
Le lecteur virtuel toute personne susceptible de lire le roman / l'album.... (Pour un album, le lecteur virtuel est bien sûr l'enfant, mais aussi l'adulte puisqu'il y a souvent un double lectorat visé.)
Le lecteur actuel/réel tout lecteur réel impliqué dans la lecture du roman. (Quand vous êtes en train de lire un roman, vous êtes le lecteur actuel/réel de ce roman.)
Le lecteur fictif

tout personnage d'un roman/album qui lit (= un lecteur dans la fiction) ;

exemple : Dans L'anglais n'est pas une langue magique de Jacques Poulin, le narrateur est lecteur professionnel (il lit à ses clients) : ce narrateur est donc un lecteur fictif.

Le narrataire personne à qui s'adresse le narrateur, inscrite dans le texte « cher lecteur, tu..» ; « vous savez tous que...» (ne pas confondre avec le lecteur, même si ce dernier se sent bien sûr interpellé !).

 

NARRATION / ÉNONCIATION

Narrateur   homodiégétique

le narrateur est un personnage de l'histoire qu'il raconte.

S'il est le héros de son propre récit, c'est un narrateur autodiégétique.

Narrateur hétérodiégétique

le narrateur est absent de l'histoire qu'il raconte.

• Le narrateur hétérodiégétique peut nous présenter l’action de l’extérieur, de façon neutre, en simple témoin : c’est ce que l’on appelle la focalisation externe.

• le narrateur peut aussi nous faire partager ce que voit /entend/pense un personnage et donc nous faire voir les événements à travers les yeux de ce personnage : c'est ce qu'on appelle alors la focalisation interne. Il y a alors « vision avec ».

• Quand le narrateur, comme un Dieu sait tout des événements et des personnages, connaîtt leurs pensées, leurs sentiments, leur passé, leur avenir, on dit qu'il y a focalisation zéro et « vision par derrière ».

MISE EN REPRÉSENTATION DE L’ÉCRITURE

Autoreprésentation

Aujourd'hui, la plupart des théoriciens parlent d'autoreprésentation ou d'(auto)sui-référence pour les textes qui véhiculent un contenu du type « ici, littérature » (expression de Kerbrat Orecchiani), c'est-à-dire qui mettent en représentation la littérature, l’écriture (et donc la lecture) dans un texte. On parle aussi de métafiction (terme préféré par la critique anglo-saxone pour la mise en évidence du caractère fictionnel du texte au sein du texte lui-même).

=> un ouvrage autoreprésentatif mettra donc souvent en place des personnages lecteurs ou écrivains, mentionnera d'autres textes de la littérature ou d'autres types d'écritures ou d'oeuvres d'art...

Intertextualité présence d’un ou de plusieurs textes dans un texte (citations, allusions, etc.).
Intratextualité présence d’un ou de plusieurs textes de l’auteur dans ce texte.
Hypertextualité relation qui unit un texte à un autre texte sur lequel il se greffe (imitation, satire, parodie, détournement…).
Mise en abyme textuelle

représentation, dans un texte, de ce même texte. (ex. : un roman dans lequel il est question d’un roman du même titre ou dont le sujet est semblable ; présence, dans un texte, d’un tableau qui rappelle le roman dans son ensemble, etc.)
Il peut y avoir mise en abyme de la figure auctoriale (un personnage qui porte le même nom que l’auteur et qui est écrivain…).

Pour une présentation rapide du concept de mise en abyme, voir Wikipedia.